lundi 7 décembre 2015


Le Trafic d'Organes


En France, seul un greffon rénal serait disponible pour quatre patients en attente
Le trafic d’organes est une activité criminelle en plein essor. « Interpol a classé ce crime qui profite de la globalisation du marché des organes par Internet parmi”le top 10” des crimes les plus lucratifs avec le trafic d’armes, de drogues ou d’êtres humains », précise Jan Kleijssen, directeur de la Société de l´information et de la lutte contre la criminalité du Conseil de l’Europe.
L’Organisation mondiale de la santé avait évalué en 2012 à 10 000 le nombre annuel de transplantations clandestines. Pour tenter d’éradiquer ce fléau qui générerait plus d’un milliard d’euros de profits illicites par an, le Conseil de l’Europe a adopté en juillet dernier une convention contre le trafic d’organes humains.

QUATORZE ÉTATS L’ONT SIGNÉE, MAIS PAS LA FRANCE

Le jour de son ouverture à la signature le 25 mars dernier, quatorze États l’ont signée. Mais pas la France. « Pas encore la France, rectifie Jan Kleijssen, il y a une volonté politique des États de la signer mais chacun respecte ses procédures internes. »
Selon lui, la logique voudrait que les 47 États membres du Conseil de l’Europe la signent à terme puisque tous l’ont approuvée. Et dès les cinq premières ratifications, la convention entrera en vigueur.
Les États non européens peuvent également adhérer à cette convention à vocation universelle, comme toutes les conventions portées par le Conseil de l’Europe depuis plusieurs années. Des pays tels le Japon, l’Australie ou les États-Unis ont ainsi signé la convention sur la cybercriminalité, le Conseil de l’Europe étant beaucoup plus réactif que les Nations unies pour élaborer de tels textes.

HARMONISER LES DÉFINITIONS ET CRÉER UNE BASE JURIDIQUE COMMUNE

Le texte criminalise le prélèvement illicite d’organes humains sur des donneurs vivants ou décédés. Il entend harmoniser les définitions, créer une base juridique commune aux États afin de faciliter la coopération internationale pour lutter contre ce trafic.
Et pour le prévenir, la convention invite les pays signataires à favoriser le don d’organes, à développer des systèmes transparents de transplantation et à en garantir un accès équitable aux patients.
« Le trafic se nourrit de la grave pénurie d’organes. 70 000 personnes attendent une greffe de rein dans l’Union européenne, ajoute Jan Kleijssen. Les victimes sont, elles, les habitants des pays pauvres. Certains pays sont accusés de prélèvement sur les corps des prisonniers exécutés. Dernièrement l’ambassadeur d’Irak a fait état devant le Conseil de sécurité de l’ONU de la vente d’organes par Daech (acronyme arabe d’État islamique). »                                                                                  MARIE VERDIER

Afficher l'image d'origine
Un marché qui ne connaît pas la crise. Le Guardian a récemment révélé que le trafic d'organes humains connaît un véritable boom depuis ces dernière années. En effet, alors que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'inquiète du nombre croissant de personnes en attente d'une greffe à travers le monde, le quotidien britannique indique qu'un important réseau de trafic d'organes s'est développé dans les pays d'Asie. De plus en plus de personnes vulnérables y vendraient leur organes aux trafiquants, lesquels les revendraient ensuite à prix d'or à de riches patients en attente d'une greffe.

Une réponse à la pénurie

L'essor de ce marché parallèle est notamment dû à la pénurie d'organes entraînée, entre autres, par l'augmentation des maladies chroniques comme le diabète. Un constat alarmant qui concerne de nombreux pays. Le Guardiana ainsi illustré ses informations par les chiffres de l'OMS. Près de 100.000 personnes seraient en attente d'une greffe aux Etats-Unis, tandis qu'ils seraient plus 10.000 au Royaume-Uni. En France, seul un greffon rénal serait par ailleurs disponible pour quatre personnes en attente. Moins de 3.000 greffes de reins seraient ainsi réalisées chaque année, pour plus de 10.000 personnes nécessitant de recevoir un nouvel organe.

Une greffe sur dix

Le quotidien britannique a également souligné que plus de 106.000 transplantations ont été réalisées en 2010 dans les quelques 95 Etats membres de l'OMS, soit seulement 10% des besoins mondiaux. Le Guardiana par ailleurs révélé qu'une greffe sur dix aurait été pratiquée illégalement et que les reins seraient parmi les organes les plus prisés de ce marché parallèle.
De son côté, l'OMS a rappelé les principes qui régissent le don d'organes. Dans la Déclaration d'Istanbul, il est ainsi précisé que cet acte doit répondre à des critères cliniques et éthiques, et qu'en aucun cas il ne doit donner lieu à une quelconque rémunération du donneur.

ADENET Yannis.



2 commentaires:

  1. Il faut mettre la source de l'image. Tu cliques sur l'image. Des onglets apparaissent en bas, tu peux choisir "légende" et tu mets la source en légende.

    RépondreSupprimer
  2. C'est bien d'avoir mis la source de l'extrait cité.

    RépondreSupprimer