lundi 7 décembre 2015

Pensées brèves sur la laïcité

    Aujourd'hui, la laïcité est une valeur fondamentale de notre République, mais elle est également au coeur de beaucoup de débats actuels.

    Le port du voile dans les lieux publiques est actuellement aux coeurs de discussions passionnées : Les événements du mois dernier à Paris n'arrangent pas les choses.
J'ai l'impression que parler ou débattre autour de la religion est devenu tabou, que c'est une sujet qu'il n'est pas bon d'aborder. En réalité la plupart pensent que ce genre de discussion ne sers à rien et que la religion doit être bannie de l'espace publique : Par exemple l'interdiction de porter des signes ostentatoires d'appartenance à une religion dans les lieux publiques résulte de cette pensée selon laquelle la religion est à tenir loin de la sphère publique.
Bien sûr, cela est une position qui ne gène que peut de non-croyants car elle favorise par défaut l'athéisme : En effet, aujourd'hui, celui qui a le moins de mal à vivre publiquement sa croyance est l’athée ou l'agnostique. C'est là le problème de la laïcité aujourd'hui, ou plutôt devrais-je dire, le laïcisme. Ce laïcisme qui tend séculariser la société, créant un environnement plus favorable au non-croyant qu'au croyant. Il n'y a pas besoin de consulter Darwin pour savoir que la "sélection naturelle" se chargera d'éliminer "les méchants croyants régressistes et vieux-jeu". Que les gens deviennent plus ou moins croyants soit une bonne ou une mauvaise chose n'est pas la visée de cet article. Mais il y a ici un contradiction : La laïcité avait pour but, à l'origine, d’empêcher à l'Etat d'interférer avec la vie spirituelle ou cultuelle de ses citoyens de façon à mettre toutes les croyances sur un même pied d'égalité, abolissant les privilèges dont profitaient jusqu'à lors l'église catholique. Cependant, aujourd'hui, pour beaucoup la laïcité à un sens tout à fait contraire : Elle consisterais à tout séculariser de façon à cette "chose" qui s'appelle la religion ne vienne pas polluer la sphère publique. Je dis cela pour caricaturer un peu la pensée de certaines personnalités que j'ai entendu parler à la télévision mais ce n'est certainement une peinture si inexacte que cela. Il y a donc confusion en ce qui concerne le but, la finalité de laïcité pour certaines personnes aujourd'hui.
    A mon avis, écarter les discussions de l'ordre de la religion de la sphère publique est une erreur. La confrontation pacifique et le débat sont  essentiels au développement intellectuel de chacun, quelque-soit sa position. L'espace publique est le lieu où se rencontrent les citoyens, il est donc également le lieu de confrontation des idées de ces mêmes citoyens, et cela est tout à fait normal. La sphère publique devrait pouvoir permettre à chacun d'exprimer librement son point de vu, que ce soit par la parole où par les vêtements portés. Certains pourraient objecter en disant que cela ferait des lieux publics le théatre de toutes sortes de dérives et de discussions inutiles. Je ne suis pas de cet avis : dans des sociétés où la laïcité telle que l'on la connait aujourd'hui en France n'existe pas, la place publique n'est pas nécessairement un chaos total. Aux Etats-Unis par exemple, et dans d'autres pays anglo-saxons, les choses sont vues d'un angle différent et la sphère publique garanti à tous la liberté d'expression y compris la liberté de revendiquer une appartenance religieuse.
De plus je pense que cela aiderait à luter contre un problème qui gangrène de plus en plus notre société, on s'en rend compte avec les événements du mois dernier: La radicalisation. En effet, si chacun voit ses croyances et ses pratiques enfermées dans la sphère privée alors tout peut s'y passer : Cette pensée selon laquelle les croyances et la religion ne sont pas des sujets abordables en public favorise en réalité la radicalisation car elle empêche à l'individu d'exprimer, d'extérioriser ses idée radicales dans le public. Il y a donc cette rupture entre la sphère publique et la sphère privée de l'individu. Il va donc se marginaliser d'avantage, ouvrant plus grande la porte aux idées radicales. La confrontation des idées assurent un certain équilibre entre elles, rendant plus difficile la formation de radicales.

    Je peut conclure en disant que discuter et débattre avec un esprit ouvert de religion, de croyances, de politique etc ... est une chose excellente dont on ne doit pas avoir peur dans l'espace publique. Si on discute comme des hommes raisonnables alors nous avancerons car, comme dit Descartes : "La raison est la chose du monde la mieux partagée".

2 commentaires:

  1. Pas mal de coquilles à corriger (lieux publics (et non publiques).
    au coeur (et non "aux coeurs".
    L'allusion : "les évènements du mois dernier" sans précision ne pose pas de problème cette année mais dans 5, 10, 15 ans, cela ne voudra plus rien dire; Alors précise dès maintenant entre parenthèses ce que tu veux dire.

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  2. C'est bien d'avoir parlé de radicalisation, du fanatisme.

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